Ce rapport présente les résultats d’une recherche consacrée à l’action éducative en milieu ouvert (AEMO) dans la protection de l’enfance genevoise. Cette prestation offre un accompagnement de soutien à la parentalité mené par des éducateurs-trices intervenant sur mandat du Service de protection des mineur.e.s (SPMi). Elle est menée en ambulatoire avec des interventions qui se déroulent au domicile de familles rencontrant des difficultés éducatives avec leur(s) enfant(s) ou adolescent(s). Cette recherche s’est consacrée aux effets de cette prestation du point de vue des parents, sur la base d’une vingtaine d’entretiens menés auprès de ces dernier-ères: est-elle (in)satisfaisante et comment ? Sur quels aspects du suivi porte leur retour ? Cette étude a également cherché à donner accès à l’expérience des parents dans le suivi AEMO : que vivent ces parents durant la mesure ? Comment la comprennent-ils.elles ? Fait-elle sens pour eux et comment? Elle questionne également la construction de la confiance en regard d’un des principaux enjeux de la mission des éducateurs-trices AEMO, à savoir transformer une relation potentiellement orientée vers de l’adhésion forcée, en relation de confiance rendant possible l’engagement du parent dans la mesure proposée.
Les résultats présentés, resitués dans le dispositif de la protection de l’enfance genevoise, mettent en valeur l’important travail mené par les éducateurs-trices AEMO auprès des parents pour les amener à s’engager avec eux dans un travail d’expérimentation visant progressivement la transformation de leurs habitudes éducatives et familiales. En donnant à lire de nombreux témoignages, ce rapport permet d’accéder à cette expérience du soutien à la parentalité, telle que la décrivent les principaux intéressés. Il met en évidence combien le soutien à la parentalité prodigué par l’AEMO est une réponse à des situations de crises de confiance traversées par les parents. Ils nous indiquent que les expériences parentales se fragilisent en lien avec des contextes et des circonstances de vie, et ne sont pas le seul fait de difficultés personnelles à imputer au seul parent ou à sa personne.